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Johan van der Keuken (1)
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Johan van der Keuken, Beppie (set, 1965)  © Eddy Posthuma de Boer

Un quatrième verbe aurait pu être ajouté au titre : monter. D’après Van der Keuken, un cinéaste documentaire ne peut jamais prétendre rendre la vérité. « Pour moi, c’est le matériau film qui vient en première place : une projection de lumière sur un écran. Et ce qui ressort de ce bombardement de lumière sur l’écran est toujours de la fiction. » En d’autres termes, un film, même si c’est un documentaire, est toujours construit et monté. Van der Keuken a décrit son approche collagiste du montage comme cubiste. Le montage ne doit pas offrir un seul point de vue, mais une multitude de perspectives à travers lesquelles notre réalité peut être éventuellement décrite.

Aux mois d’octobre et de novembre, Sabzian et CINEMATEK mettent au programme la première partie de cette rétrospective intégrale qui sera présentée de manière chronologique. Cette première partie comprend les premiers travaux de Van der Keuken, ses premiers essais en vue de développer un langage visuel personnel : portraits de villes d’Amsterdam et de Paris, ses portraits d’amis artistes et de personnes remarquables de son entourage à Amsterdam, un premier film sur le poète néerlandais Bert Schierbeek et enfin les films issus de ses préoccupations sociales. De cette période datent également ses courts métrages célèbres sur des enfants aveugles. En collaboration avec Remco Campert, Van der Keuken a également expérimenté des formes plus traditionnelles du cinéma de fiction, dans lesquelles son attention particulière pour le cadrage et la composition se distingue.

La deuxième partie de la rétrospective, qui débutera au mois de décembre, sera consacrée à la suite de son œuvre plus étendue, avec entre autres l’extraordinaire trilogie Nord-Sud, le colossal Amsterdam Global Village et son film testamentaire Les Grandes Vacances. Van der Keuken a également écrit de nombreux textes brillants sur le cinéma, une activité par laquelle il tentait de donner forme à sa pratique. « J’avais parfois besoin d’écrire, parce que quelque chose vivait en moi, flottait devant mes yeux, que je voulais saisir. Des formules hermétiques ou des balbutiements intuitifs, des épanchements spéculatifs ou encore des règles strictes pour le monde » Tout au long de la rétrospective, Sabzian publiera une large sélection de ses textes.

Gerard-Jan Claes, Nina de Vroome et Tillo Huygelen



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