Alfred Hitchcock

CLASSICS & ANTHOLOGIES

Il existe peu de réalisateurs qui ont marqué l’histoire du cinéma autant que ne l’a fait Alfred Hitchcock. Plus de cinquante longs métrages, parmi lesquels de nombreux chefs-d’œuvre et quelques films moins reluisants, films muets à moindre budget ou productions hollywoodiennes à prix exorbitant, qui ont laissé une empreinte sans précédent sur le 7^e art.

Le cinéma d’Alfred Hitchcock est sans aucun doute celui qui a été le plus analysé, décortiqué et finalement synthétisé. Ses films, qui abordent de nombreux styles, se prêtent de toute évidence à cette approche analytique, tant ils traduisent nos phobies et obsessions, pour la plupart liées à la sexualité. Hitchcock écrit des plans de cinéma plus que des films à proprement parler. Même s’il s’impose comme un des conteurs les plus originaux, ce n’est pas tellement l’histoire qui compte pour Hitchcock, mais bien les quelques plans, au nombre de cinq ou six par film, qui traduisent ses angoisses, et les nôtres, en symboles qui font appel à l’inconscient collectif, et qu’Hitchcock exprime en cinéma pour en faire un mode visuel, un style qui repose sur les allusions, les suggestions, plutôt que sur la démonstration.

Au reste, Hitchcock ne s’est jamais montré avare de commentaires lorsqu’il s’agissait de révéler la façon dont il appréhendait un film, affirmant clairement qu’il partait de quelques plans ou séquences qu’il voulait voir sur grand écran, et que le reste n’était que broderie. Ces moments de cinéma enchâssés dans un scénario souvent haletant, restent aujourd’hui encore parmi les moments d’émotion les plus marquants et inoubliables qu’ait offerts le 7^e art. On pense entre autres à : la scène de la douche dans Psychose, tellement marquante qu’on ne prend plus sa douche sans un brin d’angoisse ; Cary Grant traqué par un petit avion en rase campagne dans La Mort aux trousses, dont le final sur le Mont Rushmore fait également figure de scène culte ; le final spectaculaire de La Cinquième Colonne au sommet de la statue de la Liberté ; le manège fou qui s’emballe et ne s’arrête plus dans L’Inconnu du Nord-Express ; la tentative de suicide sous le célèbre Golden Gate de San Francisco du personnage interprété par Kim Novak dans Vertigo, etc. Les scènes cultes dans les films d’Hitchcock sont innombrables.

Hitchcock, surnommé à juste titre le « maître du suspense », a mis au point de nombreuses recettes pour faire frissonner un public qui ne demandait pas mieux. L’une d’entre elles est de faire de la « direction de spectateurs » plutôt que de la direction d’acteurs. Hitchcock soumet le spectateur à sa volonté, mettant en place des mécaniques, des leurres pour conduire le spectateur exactement où il le veut. Les astuces dont se sert Hitchcock pour créer du suspense, de l’angoisse ou de la tension sont aussi nombreuses que géniales. Enfin, dernier élément essentiel qui caractérise son œuvre, et qu’on retrouve dans tous ses films, l’humour. « L’angoisse n’est pas supportable sans humour, c’est le mélange qui crée le plaisir », disait-il. On pense naturellement aussi à ses célèbres caméos qui sont comme autant de traits d’humour, mais qui disent aussi clairement combien Hitchcock investit ses films, combien ses films sont une part de lui, combien il est l’acteur de ses films, allant jusqu’à affirmer avec une certaine malice : « Mon personnage de film préféré … c’est moi ».

Dimanche 01.12 20:15 PLATEAU Cart

Vendredi 06.12 20:00 PLATEAU Cart

Alfred Hitchcock

Le Jardin du plaisir
The Pleasure Garden

Alfred Hitchcock, UK 1925 ⁄ Virginia Valli, Carmelita Geraghty, Miles Mander ⁄ NB ⁄ 67' ⁄ TIT: EN ⁄ ST: FR - NL ⁄ PIANO

Une danseuse de cabaret fait la rencontre d’une jeune femme qui aspire au même métier et parvient à lui trouver une place au sein de la troupe. Pour son premier long métrage, Hitchcock investit l’univers des « chorus girls » pour raconter les chassés-croisés dramatico-passionnés entre deux jeunes femmes et leurs fiancés dans un mélo sentimental et acidulé.