Reframing Violence. 

Depuis des mois, nous visionnons des images partagées par des habitants de Gaza, révélant l’indicible. Des questions se posent : comment représenter la violence sans simplification ni détournement du regard ? Que signifie observer la douleur à distance et comment l’empathie circule-t-elle dans le champ numérique ?

Ces interrogations sont au cœur de l’œuvre d’Oraib Toukan, artiste et chercheuse palestinienne dont les films étudient la complexité de la représentation de la violence, du deuil et de la douleur. En juxtaposant des images de tendresse et de banalité du quotidien avec des scènes de violence qui circulent dans les sphères numérique et médiatique, ou en retravaillant des archives restaurées de corps en lutte, elle tente de subvertir plutôt que de représenter directement l’horreur.

L’artiste britannique Miranda Pennell dont le travail explore l’influence des structures de pouvoir sur notre perception de la violence est présente avec nous pour une masterclass. À travers ses films dont Strange Object, elle démontre le rôle crucial de l’imagination dans l’interprétation de documents historiques tels que les archives coloniales britanniques.

Spectral Memories.

Deux séances pensées comme un dialogue entre les films des cinéastes Alexandre Larose et Alexander Schellow mettent en lumière la capacité du cinéma à matérialiser le passage du temps et à transformer le réel en rêve éveillé. Prenant appui sur le cadre familial et l’entrelacs de souvenirs qui en découlent, leurs films respectifs se déploient à partir d’un travail spécifique sur les médiums de la pellicule et de l’animation. La pellicule brouillée par la surimpression des images dans scènes de ménages et les septante mille dessins vibrant pour un seul visage de grand-mère dans Sie participent d’un élan commun de se faire l’écho des multiples couches de la mémoire.

Crossroads.

Trois séances qui cherchent à faire entrer en résonance des films contemporains avec des œuvres déjà établies ou moins connues dans une volonté de toujours situer le cinéma expérimental et subversif dans une histoire en mouvement. À cette occasion, nous accueillons, le cinéaste Stephano Miraglia pour son film Double Around the Interlude autour duquel nous avons souhaité imaginer une séance de films transformant l’acte de l’écoute en une expérience collective comme un possible geste politique.

Nous invitons l’artiste Anouk De Clercq pour une carte blanche. En réponse, elle nous propose une expérience métamorphique. L’un des aspects les plus fascinants de l’être humain est sa capacité à se transformer et le cinéma, un moyen puissant de capturer ces évolutions. Pour célébrer cette beauté du changement, elle a conçu une série de programmes intitulée Transformers, qui débutera durant le week-end et se prolongera en mars prochain.

Finalement, pour clôturer le weekend, nous aurons le plaisir de recevoir Chloë Delanghe & Mattijs Driesen pour la première nationale de leur film Hexham Heads et d’une sublime séance autour du cinéma d’horreur expérimental.

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