Septembre : OUR STORY: The Early Works of the Late Terence Davies

À la rentrée, Our Story rend hommage au cinéaste Terence Davies, disparu l’année dernière, en revisitant deux de ses premières œuvres. Fils d’une famille ouvrière catholique de Liverpool, ancien comptable mal à l’aise dans son homosexualité, Davies débute sa carrière artistique avec une série de films autobiographiques qui, de son enfance à sa mort imaginée, empruntent les méandres de la mémoire plutôt que la linéarité historique. Dans sa Trilogy et son deuxième long-métrage, Une longue journée qui s’achève, la solitude, la honte, l’anxiété religieuse de ses protagonistes ne s’énoncent qu’en contrepoint de leur amour pour leur famille (moins le père violent), pour le cinéma et la musique. Images et musiques, les unes par les autres bouleversées, faillissent rarement ici à leur mission de transcendance : elles donnent corps à un cinéma profondément mélancolique dont les mouvements lents nous rappellent sans cesse à notre humanité.

Novembre : OUR STORY: THE GUILT THAT CONNECTS US

En novembre, Our Story et Cinéfiltres vous invitent à découvrir Mea Culpa, un film de Patrick Tass, réalisateur belge d’origine palestinienne, né à Beyrouth en 1992. Quand Patrick annonce à sa mère qu’il souhaite réaliser un film à partir des images qu’il a prises d’elle, et de leurs conversations téléphoniques, celle-ci accepte d’emblée : « bien sûr ». Avant d’ajouter une condition : Patrick devra lui montrer le « résultat final ». Cette requête est-elle véritablement possible ? Mea Culpa nous emmène au creux des silences aussi vitaux que mortifères qui ont structuré la vie de Patrick, et celle de sa famille. À dix ans, Patrick découvre de manière « absurde » qu’il est palestinien, et non pas libanais. Depuis la Belgique, il tait à ses parents son histoire d’amour queer. À l’endroit des dialogues interrompus et impossibles, Mea Culpa reprise et retisse à travers les mailles des mensonges et de la culpabilité. En y joignant la colère guérisseuse qui révèle ce que la précarité, le racisme et le patriarcat, intriqués, font aux existences de celleux qu’ils oppressent.

Octobre : OUR STORY: Photo/sensibles : A QUEER HISTORY THROUGH IMAGES

En octobre, Our Story accueille deux séa-nces de Photo/sensibles : A Queer His-tory Through Images, un programme imaginé par le cinéaste Stéphane Gérard, amorcé à Lille, au centre international pour les arts vidéo Heure Exquise !, et qui se poursuit à Bruxelles, à CINEMATEK puis au centre culturel Jacques Franck. 

« L’étude scientifique de l’homosexualité et de la transidentité s’accélère au tournant de la fin du 19e siècle, mais la création de catégories et de mots pour qualifier ces désirs, ces identités, ces vies ne suffira pas cependant à leur donner une histoire sensible. Il faudra pour cela compter sur l’invention de la photographie et, à sa suite, d’autant de techniques de l’image dont les artistes LGBTQIA+ s’empareront pour offrir de nouveaux récits à leur communauté. Les films de Photo/sensibles imaginent, chacun à leur façon, une histoire visuelle queer. Ils explorent et détournent la puissance de l’image, et convoquent la photographie, le cinéma, la vidéo analogique et numérique dans des voyages imaginaires aux côtés d’icônes en lutte flamboyantes et de figures pionnières oubliées. » — S. G.

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