Septembre :  Django’s Bastards

En 1966, Sergio Corbucci pousse la violence à son extrême dans Django, un des fleurons du western italien. Le succès fulgurant propulse Franco Nero au rang de star et fait entrer Corbucci au panthéon des grands réalisateurs du western spaghetti au sein de la Sainte Trinité des trois Sergio : Sergio Leone, Sergio Sollima et donc Sergio Corbucci !

À la suite de ce succès, toute une ribambelle de productions italiennes vont surfer sur le succès de Django, une tradition typique du cinéma bis italien ! Souvent cette parenté s’arrête au titre, comme c’est le cas pour Django, prépare ton exécution. Ce faux Django (le protagoniste ne s’appelle pas Django mais… Clint Clips) sort en 1968, année mythique pour le western italien car elle représente le point d’orgue quantitatif de westerns produit en Italie. On retrouve à la réalisation Domenico Paolella, un vétéran du péplum, connu surtout pour son film de nunsploitation Les Religieuses du Saint-Archange avec Ornella Muti. Il va à contre-courant du genre en refusant une utilisation excessive de violence pour s’axer sur une histoire d’amitié dramatique. Contrairement aux autres westerns principalement tournés en Espagne, il tourne en territoires palestiniens occupés et se sert des décors naturels arides pour accentuer la dimension tragique de l’histoire.

Django le bâtard est le meilleur western de Sergio Garrone, connu surtout pour ses nazisploitations interdites à travers le monde (Horreurs nazies, le camp des filles perdues…). Western atmosphérique à tendance fantastique (voire horrifique), le film s’inspire de Le Point de non-retour de John Boorman et se démarque du western classique.

Octobre : Trick or Treat ?

Halloween III : Le Temps de la Sor-cière est le mouton noir de la franchise Halloween. Michael Myers figure emblématique de la franchise n’est pas invité à reprendre son rôle, car les producteurs John Carpenter et Debra Hill pensaient que la série de films avait le potentiel d’évoluer vers une anthologie dont chaque film aurait ses propres personnages, son propre décor et son propre scénario. Un flop boudé par les fans, outrés par l’absence de Michael Myers, qui par la suite retrouve son emploi de tueur en série dans la franchise. Pour ceux qui sont lassés de ces massacres répétitifs d’adolescents, cette exception terrifiante constitue une bouffée d’air frais sous la forme d’un thriller conspirationniste des plus sombres.

La Sentinelle des maudits, s’impose comme un retour aux classiques de l’horreur satanique, dans le sillage de L’Exorciste et de La Malé-diction. Un renouveau du film d’horreur satanique dans lequel on retrouve tous les codes typiques du genre dans les années 1970, déluge d’images macabres, effets spéciaux et maquillages époustouflants (signés Dick Smith), pléiade de stars hollywoodiennes dont Chris Sarandon, Ava Gardner, José Ferrer, Burgess Meredith, Beverly D’Angelo et John Carradine, et tout ceci sous la direction de Michael Winner, qui, après Un justicier dans la ville, réalise des films de plus en plus cruels et étranges, frisant l'excès, et nous livre ici un film à glacer le sang.

Novembre : Evil Twins

Un B-Z Double Bill qui fait coup double sur le thème de la gémellité où une actrice et un acteur sont invités à jouer deux rôles dans le même film. À ses débuts, Brian De Palma était un réalisateur inclassable, s’exerçant à tous les genres : comédies, satires politiques et films ouvertement expérimentaux. En 1973, il réalise Sœurs de sang, un thriller à suspense, genre dans lequel il trouve son terrain de prédilection et un style qu’il développe jusqu’à livrer les trois chefs-d’œuvre que sont Carrie au bal du diable, Pulsions, et Blow Out. Cette première incursion dans le voyeurisme teinté d’horrifique, est un thriller psychologique, macabre et perturbant, dans lequel De Palma pénètre de manière obsédante au cœur des mystères insondables de la gémellité, et ceci jusqu’à la folie meurtrière.

Reconnu pour ses expériences cyberpunk percutantes, le réalisateur japonais Shinya Tsukamoto, troque le style visuel frénétique de Tetsuo et Tetsuo II: Body Hammer contre un style plus majestueux et luxuriant dans Gemini, qui baigne dans une atmosphère mêlant peur et émerveillement, grâce à une palette de couleurs audacieuses, des maquillages et des costumes extravagants, pour un carnaval burlesque, entrecoupé de scènes violentes, dont la dynamique se déchaîne au rythme d’une bande originale détonnante. Adapté d’une nouvelle d’Edogawa Rampo, célèbre auteur de romans d’horreur, Tsukamoto parvient malgré tout a y imprégner sa quête obsessionnelle et manichéenne d’identité.

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