O cinema mudo Brasileiro

CLASSICS & ANTHOLOGIES

O cinema mudo Brasileiro

Emboîtant le pas à la Fondation Jérôme Seydoux-Pathé de Paris, nous accueillons cet automne un panorama de films muets conservés par la Cinémathèque brésilienne, en versions restaurées. En complément de programme un focus sur le cinéma muet d’Alberto Cavalcanti, un Brésilien qui commença sa carrière de cinéaste à Paris dans les bouillonnantes années 1920.

Ce programme est aussi le témoin d’échanges cinématographiques internationaux centenaires. Au programme l’anthropologue Claude Lévi-Strauss et le poète cinéaste Mario Peixoto tous les deux nés à Bruxelles, ou les débuts du parcours d’Alberto Cavalcanti, un Brésilien formé à l’architecture aux Beaux-Arts de Genève. Expérimentateur et critique, protagoniste important de l’histoire du cinéma muet en France et encore plus du cinéma documentaire britannique à l’arrivée du cinéma sonore, il est ensuite, dans les années 1950, invité à rentrer au Brésil pour y relancer la production nationale. Deux immigrants hongrois, Rex Lustig et Adalberto Kemeny, réalisent une très belle symphonie urbaine dans São Paulo, a symphonia da metrópole.

Dès l’arrivée du cinématographe, le Brésil emboîte le pas et organise des projections de films tournés localement, adaptations de la littérature brésilienne ou étrangère, films parfois chantés ou parlés par les acteur·rice·s lors de leurs projection (filmes falantes e cantantes) ou s’inspirant de faits d’actualité ou de genres à la mode à l’étranger. Vers 1915 les firmes états-uniennes débarquent à Rio et São Paulo et imposent le style des films à succès, films d’aventures et mélodrames.

En dehors de la capitale naît alors un cinéma qui, bien que s’inspirant des genres à la mode, fera l’originalité du cinéma muet brésilien. Un cinéaste, Humberto Mauro de la ville du Cataguases à Minas Gerais, fonde sa propre firme (Phebo Film) et tourne trois films avec peu de moyens dont Thesouro Perdido, acclamé par la critique en 1927, puis Brasa Dormida, premier succès du box-office de l’histoire du cinéma brésilien. Ceci lui assure le financement du film Sangue Mineiro, un mélodrame avec Carmen Santos, actrice iconique mais également première réalisatrice et productrice brésilienne. À la condition d’obtenir un rôle, elle donne ses chances à Mario Peixoto, né à Bruxelles, pour le premier film d’avant-garde de l’histoire du cinéma latino-américain, Limite. Dans le Nord-est, à Recife, Gentil Roiz signe des mélodrames d’une grande beauté plastique (Aitaré da Praia), souvent tournés en décors naturels. Les couleurs d’origine de ces films, sortis à l’époque sur de la pellicule teintée en couleur en fonction des ambiances (technique du tintage ou du virage) furent restaurés par la Cinémathèque brésilienne avec un procédé inventé par Noël Desmet, le créateur du laboratoire de CINEMATEK, le Desmetcolor.

En collaboration avec

Jeudi 04.09 20:00 PLATEAU Cart

Jeudi 11.09 18:00 PLATEAU Cart

O cinema mudo Brasileiro

Rien que les heures

Alberto Cavalcanti, France 1926 ⁄ 43' ⁄ ST: — ⁄ PIANO

Chanson vécue en couleurs naturelles
La P’tite Lili

Alberto Cavalcanti, France 1927 ⁄ Catherine Hessling, La Petite Lily, Guy Ferrant, Jean Renoir ⁄ 20' ⁄ ST: — ⁄ PIANO

Rien que les heures est un film expérimental montrant la vie à Paris pendant toute une journée. La p’tite Lili est l’illustration d’une chanson populaire sur une prostituée de 16 ans interprétée par Catherine Hessling et dont le proxénète n’est autre que Jean Renoir !