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Rediscovery of lost Filipino Classic film in the CINEMATEK archive
Diwata ng Karagatan (La Déesse de la mer)
20.11 2025
Redécouverte d’un classique perdu du cinéma philippin dans les collections de CINEMATEK
Des recherches menées au sein des archives de CINEMATEK ont récemment permis d’identifier Diwata ng Karagatan (Goddess of the Sea), film philippin réalisé par Carlos Vander Tolosa en 1936 et considéré comme étant perdu depuis longtemps. Trésor national et reconnu comme l’un des films les plus anciens du cinéma philippin, il était porté disparu depuis près de nonante ans.
Le négatif 35 mm, composé de quatre bobines, a été déposé à CINEMATEK en 1969 par le laboratoire belge Labor Ciné et en raison de la fragilité du nitrate, CINEMATEK a réalisé une copie de sécurité en 2003. À l’époque, le film était catalogué comme production française et référencié sous le titre Ligaya, fille des îles, comme en témoignent les archives de sa circulation en Europe de la fin des années 1930 et pendant les années 1940. L’étude du contenu du film, des crédits et de sa provenance, réalisée à l’aide des documents et archives de presse préservés par le département Films Related, a révélé que Ligaya, fille des îles correspond à Diwata ng Karagatan, présenté à Manille en 1936 et ensuite distribué en Europe sous plusieurs titres, entre autres La Déesse de la mer, La Fée de l’océan et Wong le tyran.
Cette redécouverte a été rendue possible grâce aux travaux de l’historien du cinéma philippin Nick Deocampo et de la chercheuse Louise Baterna, venus à CINEMATEK en octobre 2024 afin d’examiner le négatif 35 mm. Accompagnés par notre équipe, ils ont pu visionner ce qui constitue actuellement la seule copie du film.
La version conservée est d’une durée d’environ 44 minutes et est pourvue d’une bande-son française, suggérant qu’elle a été montée pour le marché francophone. Comme le note Deocampo, le film a été subi des pratiques de piraterie et de réappropriation dès le début de sa circulation : en effet cette copie, probablement celle d’un distributeur français, a été raccourcie, remontée et présentée comme une production française. Les crédits philippins originaux ont été effacés, invisibilisant ainsi tout le contexte culturel et les participations de l’équipe et des acteurs.
Les journaux belges rapportent des projections entre 1939 et 1944, confirmant sa diffusion en Europe. Bien que la copie conservée soit une version réduite et en français, elle constitue un témoignage précieux du patrimoine cinématographique d’Asie du Sud-Est et de la portée internationale du cinéma philippin de ses débuts.
CINEMATEK collabore désormais avec les institutions cinématographiques philippines afin d’explorer les possibilités de numérisation et de restauration, garantissant que ce trésor retrouvé puisse être étudié et visionné par le public et les chercheurs du monde entier.



