A Machine to Live In est un film bien à part, une sorte de documentaire de science-fiction ayant pour décor fantastique la ville de Brasilia, capitale futuriste imaginée par les architectes Lucio de Costa et Oscar Niemeyer et construite en seulement mille jours. À travers les écrits de la romancière brésilienne Clarice Lispector sur l’architecture utopique, le film livre des images d’une beauté formelle saisissante dans lequel chaque plan semble construire une nouvelle et captivante intrigue. 'Brasilia est artificielle. Brasilia est l’image de mon insomnie. Brasilia est hantée', écrira l’autrice en 1970. Hanté également semble être le documentaire de Yoni Goldstein et Meredith Zielke qui nous conduit de la mégalopole bien connue à d’autres territoires marginaux occupés par des croyants et croyantes de diverses obédiences, architectes de temples et pyramides, monuments ovnis, villes utopiques sidérantes et espaces transcendantaux. Se dégage de l'ensemble une aura de mystère où lignes géométriques, discours prophétiques et poésie médiumnique convergent pour construire un objet cinématographique éblouissant qui semble lui aussi venu d’ailleurs.